L’ historien saoudien Saleh Al-Saadoon dit que les femmes ne devraient pas être autorisés à conduire

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Au cours d’une émission de télévision, l’historien saoudien Saleh Al-Saadoon dit que les femmes ne devraient pas être autorisés à conduire car elles pourraient être violées si leur voiture est tombée en panne sur la route. “[Les femmes occidentales] ne se soucient pas si elles sont violées sur la route, mais nous oui», dit-il le 11 janvier , 2015 sur une émission télévisée de la chaine Rotana Khalijiyya TV.

Ecoutez ses propos soutitrés en anglais :

Et voici la version en francais du dialogue ecrit par Habib Trabelsi :

Nadine Al-Badeir : « Les femmes peuvent monter un chameau, alors on peut se demander ce qui les empêche de conduire une voiture ? ».

Saleh al-Saadoun : « En Arabie saoudite, nous avons des circonstances particulières. La ville d’Arar est située à 150 km d’Al-Jawf. D’Al-Jawf jusqu’à Al-Hail, il y a 400 km. Si une femme se déplace d’une ville à l’autre et que sa voiture tombe en panne, que va-t-il lui arriver ? ».

Nadine Al-Badeir : « Pourtant, en Europe et dans le monde arabe, les femmes conduisent ».

Saleh al-Saadoun : « Elles se fichent d’être violées sur le bord de la route, nous non… »

Nadine Al-Badeir : « Qui vous dit qu’elles se fichent d’être violées sur le bas côté ? ».

Saleh al-Saadoun : « Ce n’est pas un gros problème pour elles, au-delà des dommages moraux. En ce qui nous concerne, le problème est d’ordre social et religieux ».

Nadine Al-Badeir : « Qu’est-ce que le viol, si ce n’est un coup porté à la dignité de la femme ? Cela va bien plus loin que le dégât social ».

Saleh al-Saadoun : « Mais chez nous, cela affecte la famille ».

Nadine Al-Badeir : « Quoi ? La famille et la société sont plus importantes que la dignité d’une femme ? ».

Saleh al-Saadoun : « La dignité est peut-être une partie du problème, mais ce n’est pas le problème en soi. Il y a aussi un aspect religieux. Les femmes saoudiennes sont conduites en voiture par leur mari, leur fils, leur frère. Tout le monde est à leur service, elles sont comme des reines. Une reine sans chauffeur a ainsi l’honneur d’être conduite ici et là par son mari, son fils, son frère ou son neveu ! Ils sont tous prêts dès qu’elle fait un signe de la main. ».

Nadine Al-Badeir : « Vous avez peur qu’une femme se fasse violer sur le bord de la route par des patrouilleurs, mais vous n’avez pas peur qu’elle se fasse violer par son chauffeur ? ».

Saleh al-Saadoun : « Évidemment que si. Il y a une solution, mais les représentants religieux et politiques refusent de l’entendre: c’est de faire venir des conductrices étrangères pour conduire nos femmes. ».

Nadine Al-Badeir (en s’esclaffant de rire) : « Des femmes chauffeurs étrangères ? Sérieusement ? »

 

Je suis une apprentie du monde, curieuse de decouvrir tout et essayer…

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